Jeudi 5 décembre, il y eu dans l'ensemble du pays une grève générale interprofessionnelle contre la réforme des retraites.
Dès le 20 septembre 2019, les syndicats de la RATP avaient annoncé « une grève illimitée».
Les appels à cesser le travail ont eu lieu dans de nombreux secteurs : les transports en commun, TGV, écoles, commissariats, hôpitaux, pompiers, avocats, ouvriers... Les syndicats étaient alors très optimistes pour cette mobilisation. En effet, comme l'avance le journal Le Monde, « La convergence des luttes, [les travailleurs] veulent y croire. ». D'ailleurs, 600 représentants des « gilets jaunes » de toute la France ont aussi appelé à la mobilisation ce jour-là. Et le jour de la grève, on pouvait voir que les revendications des manifestants ne se limitaient pas aux retraites.
Fabienne, âgée de 61 ans, témoigne dans Le Monde : "Après avoir tant donné, je trouve inadmissible que le système de calcul des retraites soit remis en cause (...) Je ne suis pas partie en vacances depuis 5 ans. On veut me faire travailler jusqu'à 67 ans."
Le jour de la date de cette grève n'était pas anodin, elle coïncide avec la forte mobilisation du 5 décembre 1995, qui a poussé le Premier Ministre de l'époque, Alain Juppé à abandonner la réforme sur les retraites.
D'après le journal Libération, « les entreprises s'inquiètent de l'impact économique d'un mouvement social qui se prolongerait sur une bonne partie de décembre ». Surtout que, selon l'Insee, la grande grève de 1995, qui entraîna trois semaines de paralysie de la quasi-totalité des transports, s'était traduite par un manque à gagner de 0,2 point de PIB et une baisse de 6% de la consommation.
Quelques jours avant la grève, « certains [étaient] en colère. D'autres solidaires. », nous dit Le Figaro. Néanmoins, la plupart des Français recherchaient avant tout des solutions pour s'organiser pour poursuivre leurs activités quotidiennes.
Selon Les Echos, la RATP prévoyait « un trafic fortement perturbé » sur les métros, les trams et les bus. Tandis que Le Parisien annonçait une grève des enseignants des premiers et seconds degrés.
Cela dit, après le premier mouvement social de cette ampleur depuis 1995, les chiffres sont tombés. Le 5 décembre, Le Monde annonce que 450 000 personnes ont défilé contre le gouvernement. Cependant, deux jours après, le nombre de manifestants s'est élevé à 800 000, d'après le même journal. 245 rassemblements ont été comptés dans toute la France, répartis dans une quarantaine de villes.
Selon le ministère de l'éducation, le taux de grève fut de 51,15% dans le primaire et 42,32% dans le secondaire. Cela dit, les syndicats accusent les chiffres d'être sous évalués. En Haute Garonne, par exemple, ont eu lieu des blocages routiers avec des opérations escargot, de plus, 89% des enseignants de tout le département étaient grévistes, tandis que 320 écoles sur 365 étaient fermées, selon Le Monde.
Aussi, durant les différents rassemblements, de nombreux heurts avec les forces de l'ordre, conduisant à des interpellations, ainsi que des dégradations ont pu être constatés.
Alors qu'à quelques jours de la mobilisation le gouvernement semblait vouloir se montrer inflexible sur les retraites, à la suite de cette grève massive, en réponse, il semble aujourd'hui résolu à accélérer le tempo : Édouard Philippe doit présenter ce mercredi, à midi l'intégralité du projet de loi qui sera discuté au Parlement.
Cependant, alors que les grèves furent reconduites jusqu'à lundi, une nouvelle manifestation est prévue pour aujourd'hui, mardi 10 décembre.
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