La semaine dernière le président Emmanuel Macron a effectué une visite de deux jours dans son territoire natal, Amiens. Le chef d ’État avait un emploi du temps bien rempli. Au programme, une dizaine de visites dans la ville avec notamment une rencontre avec les étudiants, une visite d’une maison France service ou encore la visite de l’usine Whirpool.
Monsieur Macron a rencontré les étudiants dans un contexte assez tendu puisqu'il y a quelques semaines, un étudiant de Lyon s’était immolé devant le CROUS pour dénoncer sa précarité et celle de ses pairs.
Cet événement tragique a été suivi par des manifestations étudiantes dans plusieurs villes de France.
A Amiens, le président a échangé avec les étudiants. Il lui est reproché d’avoir « diminué les APL de 5 euros pour les étudiants, d’avoir augmenté le prix du ticket U de 5 centimes". "L’accès aux aides sociales est de plus en plus difficile » affirme une étudiante.
Macron réplique alors qu’il est important de préciser toutes les mesures qui ont été faites pour les étudiants comme par exemple la suppression de 217 euros par an de sécurité sociale étudiante. En revanche il admet que la baisse des 5 euros d’APL « je le traîne comme un boulet ». Le président tente de convaincre que les jeunes ne sont pas les oubliés dans ce quinquennat.
Il faut savoir qu’en France, 125 000 étudiants sont considérés en situation de précarité et que 37 % des élèves du supérieur bénéficient déjà d'une bourse. Néanmoins, E. Macron a refusé de débloquer des moyens financiers.
Lors du deuxième jour de sa visite, le président est retourné sur les lieux de l’usine Whirpool. Ce lieu est très symbolique pour lui puisque lors de sa campagne électorale en 2017, il s’était rendu sur place juste après Marine Lepen afin de rencontrer les employés de Whirpool alors en grève pour protester contre la délocalisation de l’usine en Pologne. Cette rencontre avait alors marqué un tournant dans sa campagne. Le candidat avait promis un repreneur afin d’éviter la suppression de 200 postes.
Aujourd’hui l’usine est fermée, le repreneur promis par le chef d’Etat a en fait été liquidé en juin dernier. « Moi aussi j’y croyais » dit le président aux anciens salariés présent sur place. « On est dans le même navire » affirme-t-il.
D’après Le Monde, des rumeurs d’offre de repreneur commencent à arriver a l’Elysée. E. Macron n’a rien laissé paraître de tout ça et a promis une mise en place d’une cellule de soutien psychologique. Le président a aussi eu quelques échanges avec le député de la Somme François Ruffin (LFI) « vous grandirez l’Etat à admettre que ça a merdé » « Vous faites un procès politique qui ne réglera le cas de personne ici. » répond Macron
« Est-ce que cela a été un échec ? Oui », a-t-il reconnu.
A l’époque c’est 2,5 millions d’euros débloqués par l’Etat et 7,5 millions par Whirpool pour épauler le repreneur. Mais aujourd’hui, il ne reste plus que 44 employés sur 290. François Ruffin dénonce une responsabilité d’Emmanuel Macron et du ministère de l’économie de ne pas avoir suivi ce dossier.
Crédit photos: PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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