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Le port du voile

Dernière mise à jour : 8 janv. 2020



Il y a trois semaines, Julien Odoul, élu du RN s'en prend à une femme voilée d'un hijab. Cette maman accompagnait une quinzaine d'enfants en classe de CM2 pour assister à la séance plénière de conseil régional de Bourgogne Franche-Comté : une accompagnatrice de 35 ans voilée d'un hijab. C'est alors que Julien Odoul interpelle la présidente socialiste de la région pour qu'elle demande à l'accompagnatrice d'enlever son voile ou de la faire sortir de la salle. Cette scène, filmée, postée sur les réseaux sociaux et largement diffusée, a entraîné une nouvelle polémique autour du voile, sujet au cœur de nombreux débats depuis trente ans.

Le dimanche 13 octobre, Julien Odoul s'exprime auprès du journal Le Parisien, disant que venir vêtue de cette manière « c'est soit de la profonde naïveté, soit de la provocation. Dans les deux cas, ce n'est pas acceptable ». Le même jour, Jean-Michel Blanquer, Ministre de l'Éducation Nationale déclare que « la loi n'interdit pas aux femmes voilées d'accompagner les enfants » en sorties scolaires, avant d'ajouter que « le voile en soi n'est pas souhaitable dans notre société ». Pour le député LREM Aurélien Taché, «cela revient à dire, que, finalement, il ne faudrait peut-être pas respecter la loi.» dit il en réponse aux paroles du Ministre de l'éducation.

Visiblement, il se pourrait qu'une loi sur les accompagnateurs scolaires n'est pas à jour. Le débat se poursuit vigoureusement.

D'une part, l'attitude de Julien Odoul est considérée comme une humiliation envers cette femme voilée, tandis que son enfant «éclate en sanglots», d'après l'Humanité. Le journal Libération s'indigne face au comportement «honteux» du RN. Il considère que «cet épisode illustre l'obsession haineuse du RN pour les musulmans et non pour les seuls islamistes, son dévoiement de la laïcité et de la cause féministe à cette seule fin.»

D'un autre côté, l'ampleur médiatique qu'à une fois de plus pris ce débat sur le voile est vue comme une «indécente victimisation de l'islam radical» selon le Figaro. Il accuse les musulmans ainsi que les médias qui prennent la défense de la femme voilée, de vouloir exercer une certaine intimidation. Il est scandalisé du fait que les manifestations défendant le port du voile aient rassemblé un nombre de personne largement supérieur que pour les assassinats des quatre policiers. « Le 10 octobre, seule une dizaine d'imams et moins de 50 personnes se sont retrouvées avec l'imam républicain Hassen Chalghoumi, place Saint-Michel, pour condamner les assassinats des policiers de la préfecture de Paris.» évoque le journal. Le président de la République Emmanuel Macron prend soin de ne pas trop s'épancher sur le sujet et tente de diminuer les tensions. Il considère que « Dans les services publics, il y a un devoir de neutralité. Quand on éduque nos enfants, on demande qu'il n'y ait pas de signes religieux ostentatoires. Après, ce qui se passe dans l'espace public, ce n'est pas l'affaire de l'Etat ou du président ». Néanmoins, il rappelle que « La laïcité n'est ni la négation du fait religieux, ni un outil de lutte contre les religions, mais une valeur qui complète le triptyque républicain [liberté, égalité, fraternité], autant qu'il épouse et renforce chacun de ces piliers » comme nous pouvons le lire dans le journal Le Monde. Aussi, il insiste sur sa détermination à lutter contre le communautarisme.









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